Vu de Paris, Lyon ressemble à
une énorme banlieue Sud englobant le saucisson
brioché, Starshoot, Guignol et les fafs, le Rhône,
Haine Brigade, Kanaï et Attaque Sonore. S'N'P organisant
un tour d'horizon de la zone Rhône-Alpes, nous
nous sommes tout d'abord penchés sur les complexes
oedipiens du Maire de Lyon, qui, mal résolus,
le poussent à gagatiser sur le Pape et autres
Klaus Barbie... Le comité central Splashien étant
conscient que ce genre de révélation porterait
atteinte à la proverbiale neutralité de
notre organe de presse, nous nous sommes tout bêtement
intéressés, de près ou de loin,
au groupuscule Haine Brigade.
Ces
gones là batifolent dans les plate-bandes de
l'alternatif depuis un petit bout de temps, et ils n'ont
visiblement pas l'intention d'en décamper
dans un futur proche. Ayant eut un beau matin l'idée
d'ouvrir un magasin, ils l'ont ouvert, et, propres sur
eux, s'en tirent plutôt honorablement. Récemment,
ils ont trouvé que ce serait marrant de faire
un 45T de soutien à "Noir et Rouge",
avec un groupe de jeunes parisiens.
Les
Haine Brigade apparaissent - au niveau de la légende
comme au niveau du vécu - comme des workings
class hero de première, sauf qu'ils n'ont apparemment
pas plus envie de travailler que vous et moi. Ceci dit
pas besoin de shooter dans les poubelles pour être
100 % rebelle, preuve en est... Dans le sens ou la rébellion
est avant tout une question de prise de conscience,
de position, vis à vis d'un système donné
et pas forcément immuable. Le 30 cm étant
la preuve par A + B qu'ils ont fait un putain de chemin
jusqu'à ce putain d'album. Ou pourquoi faire
chiant adipeux quand on peut faire rock efficace ?
Découvrir
Haine Brigade, c'est en gros découvrir que la
vie a un sens, que l'attraction terrestre existe, que
le mouvement punk-rock rue dans son impasse, c'est se
rendre compte que le temps passe avec nos illusions
sous le bras, ça devrait de toute façon
soulager les maux de gorge et changer la face du monde.