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La Fraktion Rock Terroriste est née en 1984 à Lyon, réunissant des personnes ayant en commun des idées libertaires. Y sont membres les groupes Haine Brigade, Krapos Noirs, Kalashnikov, Purge 37), des dessinateurs, des photographes, etc... de Lyon et Paris. En juillet 84, la F.R.T sort son fanzine : Kanaï puis s'associe au groupe Création Père Peinard avec Noire Inquiétude, Groupe 33, les Acharnés, pour une extension des activités.
Les canailles de Lyon Le monde libertaire - 1984 Kanaï est un fanzine anarcho-punk, proche du groupe Haine Brigade, édité par la Fraktion Rock Terrorist (oui !) : "Les nouveaux Ravachol ont abandonné la bombe pour la guitare ! Le terrorisme est devenu musical, la violence est dans les décibels !" Kanaï,
dans ses pages, parle des groupes musicaux anarcho-punks,
y mèle des articles politiques et un dossier : racisme,
armée, etc... "Il y a beaucoup à faire face à toutes
ces crevures kakies, face à cette racaille gradée, face
à leur ordre de merde, face à leur connerie immense,
face à leur drapeau-torchon ! L'armée pue la bière mais
elle pue surtout la mort, le sang, l'anéantissement
de la vie ! Les défilés du 14 juillet ne sont que de
viles mascarades tricolores derrière lesquelles se cachent
la mort et sa faucheuse. Les monuments aux morts sont
un culte à la charogne qui ne peut que nous prouver
que l'Etat veut garder tout son pouvoir et avoir le
dernier mot. Tout ça est à détruire avant qu'il ne nous
détruise !" (Ca décoiffe !)
JUSTICE ZULU Agora n° 24 - 1984 L'originalité de cette démarche spontanée s'est exprimée à titre d'exemple cet été en Ardèche avec le 1er festival anarcho-punk : Justice Zulu. Parti d'une initiative lyonnaise, ce festival est raconté par les acteurs et témoins oculaires de Kanaï. "Les 13, 14 et 15 juillet 1984 a eu lieu le 1er festival anarcho-punk des Rochains, près de Lamastre (07). C'était une des premières fois qu'un tel rassemblement avait lieu en France et pour un coup d'essai, même si tout ne fut pas parfait, on peut parler d'un succès. Les concerts se déroulaient dans les ruines d'une usine attenant à une petite ferme, tout cela formant un décor bien chaotique, très propice à la musique punk. Bien entendu, les gendarmes avaient été prévenus qu'un rassemblement aurait lieu, si bien qu'ils s'étaient embusqués à 1km du lieu des concerts et qu'ils arrêtaient systématiquement tous ceux qui s'y rendaient. On a même entendu des phrases du genre "N'allez pas là-bas, c'est un rassemblement anarchiste, n'y allez pas, ça serait mieux pour vous !" Sur place on pouvait trouver à manger gratuitement (un ragout de chèvre au couscous délicieux !) et à boire (payant pour rembourser les frais de la sono). Tout était donc bien organisé. Car si un minimum d'organisation avait été "nécessaire" pour mettre sur pied le festival, inviter les groupes, louer la sono, assurer le ravitaillement, sur place tout s'organisait de soi-même. Le passage des groupes, la bouffe, la buvette (chacun payait sans qu'un caissier vérifie tout), la vaisselle, le nettoyage, le rangement, enfin chaque tâche se réglait ensemble, à plusieurs, et sur ce point, il n'y eut aucun accroc. Aucun accroc non plus en ce qui concerne les personnes présentes. Même si parfois des propos un peu vifs ont été échangés (la bière aidant) il n'y eut ni violence, ni vandalisme, ni vol de matériel. On a enfin pu voir des punks capables de créer, de réfléchir, de s'organiser, de vivre ensemble sans le climat malsain qui caractérise souvent les concerts punks. On reprend espoir..." A ce festival participèrent de nombreux groupes appartenant à cette mouvance. Dans une salle improvisée, durant une longue nuit, French Letter, Kalashnikov, Purge 37, Haine Brigade, un groupe suisse Miscat, les Krapos Noirs et Trotz Allem se succédèrent dans une ambiance subversive. Dans l'après-midi il y eut aussi des projections de vidéos (Monty Pithon, Hara Kiri, un reportage sur les Misquitos). Par leurs prises de position, leurs déboires, leurs perspectives, les anarcho-punks redynamisent cette contestation urbaine, née à Londres vers 1976. La réalité du punk retrouve son intelligence au-delà de la récupération bouffonnière.
Les "Dirty Squatters" ont encore frappé ! Alerte Rouge n° 3 Samedi
8 juin, au centre des Expositions de Montreuil, 1er
"Forum du disque autoproduit et du fanzine"
organisé par diverses associations bien-pensantes et
subventionné par Jack L... Chaque pékin désireux d'entrer
dans le lieu devait débourser au préalable 40 F, ce
qui lui donnait le droit de feuilleter divers zines
qu'il pouvait lire gratos dans toutes les librairies
habituelles, et d'assister à un concert de Cyclope et
Rita Mitsouko (qui enregistre chez Virgin, bonjour l'autoprode
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