INTERVIEWS
Molotov
& Confetti, Paris, 1984 :
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Pourquoi avoir choisi ce nom ?
HB
: La haine était un des sentiments les plus vivaces
que l'on ressentait lorsqu'on a crée le groupe. Brigade
apportait une notion de groupe et ça sonnait bien.
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Un mouvement est en train de se créer à Lyon. Comment
vous situez-vous par rapport à ça ?
HB
: On ne peut pas vraiment parler d'un mouvement mais
plutôt d'un groupe d'une dizaine de personnes qui tentent
d'amorcer une dynamique en vue d'actions autonomes et
de squatts. C'est la première fois (à notre connaissance)
qu'une telle initiative est prise sur Lyon. Bien sûr
nous sommes extrêmement intéressés par ce qu'ils font
même si jusqu'à maintenant nous n'avons pas vraiment
participé faute de temps (Kanaï et le groupe ça en prend
pas mal). Mais nous sommes prêts à participer et à aider
chaque fois que nous le pourrons et qu'il y en aura
besoin.
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A quoi correspond la Fraktion Rock Terroriste ?
HB
: La F.R.T est née avec le 1er Kanaï. Au départ on voulait
établir un contact entre des groupes musicaux ayant
des idées libertaires, puis l'idée s'est élargie à tous
les jeunes libertaires qui désiraient s'exprimer dans
Kanaï. Du moment qu'on participe d'une façon ou d'une
autre à Kanaï, on fait partie de la F.R.T puisque pour
l'instant c'est notre seule réalisation concrète. Ce
n'est pas un groupe fermé et rigide mais plutôt un moyen
de garder le contact. Il n'y a pas de réunions mais
des discussions entre individus. Pour Kanaï il n'y a
pas non plus de réunions, ça marche au coup par coup.
La F.R.T est constituée de lyonnais (Haine Brigade,
Kalashnikov, + des isolés), de parisiens (Les Acharnés
+ des isolés), de grenoblois (Groupe 33, Inquiétude
et le fanzine Noire Inquiétude). Il y a des musiciens,
des dessinateurs, des poètes, des photographes, des
feignants et une sténo-dactylo...
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Le concert du 31 décembre au Plastik Hangar, qu'en pensez-vous
?
HB
: L'idée était excellente, le lieu idéal et l'organisation
au niveau sono, bouffe et boissons était bonne.
L'erreur a été de tout axer sur des groupes punks. Il
aurait fallu autre chose mais c'était pas évident de
trouver des groupes non-punks. De plus c'était un peu
inconscient de faire de la publicité auprès de certaines
personnes dont on savait à l'avance qu'elles poseraient
des problèmes. Nous ne critiquons pas les organisateurs
puisque nous étions avec eux aux réunions préparatoires.
C'est une constatation. Et de fait, personne n'était
prêt à réagir à la violence qui s'est manifestée. On
ne peut pas incriminer tous les skins car certains étaient
venus avec l'idée de s'amuser et pas pour créer des
incidents. Seulement 3 ou 4 gars qui ne devaient pas
dépasser une certaine dose de bière ont suffit à tout
envenimer par leur intolérance.
Pour
ce qui est de Haine Brigade, nous n'avions plus aucune
raison de jouer alors que des copains se retrouvaient
la gueule en sang. De plus l'atmosphère ne se prêtait
pas à l'écoute des textes, or HB, ce n'est pas QUE du
pogo. Et puis il valait mieux assurer le matériel.
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Envisagez-vous de sortir une autoproduction ?
HB
: Oui, on essaie de mettre au point une K7 compilation
avec les ex Purge 37, Groupe 33, French Letters, Kalashnikov
et HB. Si ça marche, on continuera.
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Quels projets musicaux, politiques ?
HB
: Des concerts pas encore très sûrs : A Grenoble avec
les Béruriers Noirs, un autre avec Karnage, à Paris
à la ferme du Démoniak, à Lyon s'il y a d'autres Plastik
Hangar ou alors les MJC et les bars de l'INSA, et au
mois de mai les journées libertaires à Lyon. On sera
aussi peut-être sur la prochaine compilation du fanzine
New Wave. Côté politique, essayer
d'être une partie active du mouvement libertaire, essayer
de toucher les jeunes grâce à Kanaï (qu'on ne vend pas
qu'à des anars) et les faire se remuer, qu'ils s'impliquent.
Y'en a marre de ceux qui disent qu'ils n'ont rien à
foutre de la politique parce qu'aujourd'hui c'est pour
vivre qu'on se bat. VIVE LA RESISTANCE !!!
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Quelque chose à rajouter ?
HB
: On est pauvres, envoyez vos dons !!!
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